Analyse des dynamiques induites par le flux de populations déplacées

Les offensives lancées par les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), dans le Sud et le Sud- Ouest du Burkina Faso contre les Groupes d’Extrémistes Violents (GEV) se sont multipliées depuis la fin de l’année 2022.

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Depuis 2022, le nord de la Côte d’Ivoire fait face à une arrivée massive de populations fuyant les affrontements entre groupes djihadistes et groupes d’auto-défense au Burkina Faso.

Les offensives lancées par les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), dans le Sud et le Sud- Ouest du Burkina Faso contre les Groupes d’Extrémistes Violents (GEV) se sont multipliées depuis la fin de l’année 2022. En réponse, les attaques des GEV contre les positions des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les populations civiles (qu’ils accusent de complicité) ont fortement détérioré la situation sécuritaire le long de la frontière avec la Côte d’Ivoire. C’est ce climat d’insécurité qui a contraint de nombreuses populations à affluer vers les régions frontalières ivoiriennes. Selon les chiffres annoncés par le CNS de la Côte d’Ivoire, au début du mois de février 2023, près de 9 000 personnes auraient franchi la frontière pour trouver refuge dans les départements de Ouangolodougou, Kong, Téhini, Doropo et Bouna.1 A la fin du mois de juin 2023, le HCR estimait ce nombre de demandeurs d’asile à 264642. “The main reasons for the departure of asylum seekers from Burkina Faso and Mali are armed conflicts / generalized insecurity, threats, intimidation, and attacks by non-state armed groups in the villages.” 

À ce jour, la situation présente des risques de conflits et de détérioration de la situation sécuritaire. Il y a plus particulièrement des risques liés à la cohabitation communautaire, qui est déjà fortement affectée par les luttes foncières et les crises, parfois violentes, autour de l’accès aux ressources naturelles. Dans la région du Bounkani, les demandeurs d’asile d’origine peulh arrivent avec d’importants cheptels de bœufs. Leur cohabitation avec les agriculteurs Lobi et les autres éleveurs commence déjà à générer des tensions et exacerber les ressentiments réciproques entre ces populations. Les communautés hôtes et les autorités administratives craignent que cette situation déclenche des conflits ouverts, avec des risques importants d’infiltration des GEV et le développement de trafics et activités illicites divers. Plusieurs dispositifs d’enregistrement des déplacés sont mis en place par les organisations internationales et le CNS afin d’assurer un meilleur contrôle des personnes, de réduire les risques d’infiltration et de proposer des réponses adaptées à leurs besoins et à ceux des communautés hôtes. Toutefois, ces dispositifs et la communication officielle autour de la présence des déplacés semblent ne pas atténuer les inquiétudes multiformes, amplifiées par des rumeurs, dans les localités d’accueil.
Afin de comprendre les risques de conflits et de favoriser une meilleure intégration des populations déplacées dans les communautés d’accueil, ce travail de recherche a documenté les risques perçus et/ou manifestes et les solutions envisageables. Ce travail s’est concentré sur les départements de Bouna, Doropo, Téhini et Kong.

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